Blade Runner, le jeu de rôle officiel est édité par Arkhane Asylum dans sa version française. Il est bien entendu tiré du film éponyme de Ridley Scott de 1982 lui-même inspiré (très librement de la nouvelle « Les Androïdes rêvent-ils de Moutons Électriques ? » de Philip K. Dick.
Inspiré des films noirs des années 30 et de la science-fiction des années 70, il s’agit d’un univers dystopique où les méga-corporations dominent le monde et où la police traque les Répliquants, des machines douées de raison imitant les humains. Une œuvre magistrale fortement marquée par les interrogations des penseurs de son époque à propos de l’intelligence artificielle et où le test de Turing et sa pertinence sont abordés.
Outre le matériel de base habituel (dés de base, succédané des règles, personnages prétirés…) le kit est ultra-léché : des photos de scènes de crime, des faux documents de police et autres éléments immersifs viennent constituer des dossiers criminels complets ; et, cerise sur le gâteau, un scénario d’introduction extrêmement bien réussi.
Les illustrations très à propos de Martin Grip viennent magnifier la mise en scène de cette Los Angeles noire et pluvieuse où les hommes se débattent dans une quête d’identité où se mêlent transhumanisme, cupidité et corruption.
Bref, on sent le produit made by fans for fans.
Concernant le système, il s’agit du désormais célèbre et très répandu Year Zero Engine (imaginé par les Suédois de Free League Publishing et utilisé pour la toute première fois dans Mutant Year Zero, le jeu de rôle tiré du jeu vidéo de combat tour par tour) qui est connu pour mettre la narration à l’honneur.
Vous constituez une réserve de D6 déterminée par la somme des valeurs de vos caractéristiques et vos bonus de compétences. Pour réussir un jet, il vous faut obtenir au moins un 6. Les réussites supplémentaires pourront vous servir pour aider vos coéquipiers mais il n’y a pas de réussite critique à proprement parler.
En revanche, en cas d’échec, vous pouvez « pousser votre chance » en relançant vos dés. En cas de nouvel échec, une sanction scénaristique bien plus lourde échoira pour le personnage et/ou son groupe.
L’une des adaptations du système à l’univers de Blade Runner est le fait que les Répliquants peuvent pousser deux fois, représentant ainsi leurs capacités surhumaines.
Autre ajustement à signaler : l’apparition de 3 nouveaux dés (1D8, 1D10 et 1D12) qui serviront pour des personnages particulièrement doués.
Les auteurs ont intégré des éléments du jeu de société Sherlock Holmes Détective Conseil (excellent jeu d’enquêtes, soi dit en passant).
Blade Runner dispose également d’un système de course-poursuite original et tout à fait adapté à l’univers (après, tout, vous allez passer votre temps à courir après des criminels) où vous gérerez les tours d’action après que chacun ait choisi secrètement une manœuvre. Certaines de ces manœuvres ne sont accessibles que pour la proie ou le poursuivant et vont avoir des conséquences sur la distance qui séparent les protagonistes et, bien évidemment, l’issue de cette chasse à l’homme (machine ?).
En résumé, voilà une bien belle boite de démarrage qui donne envie de se plonger dans l’univers de Blade Runner et on attend la suite de la gamme avec impatience !
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